Qu'est-ce que la connaissance sociale?
Chacun de nous, à travers une observation superficielle, peut voir que les phénomènes sociaux ont une nature très différente des phénomènes physiques. De plus, non seulement nous les voyons différemment, mais nous agissons également différemment devant eux. Mais qu'est-ce que la connaissance sociale vraiment? Et comment construisons-nous cette connaissance dans notre esprit? Au cours de l'histoire, de nombreux psychologues ont cherché à répondre à ces questions..
L’étude sur les connaissances sociales est un domaine de recherche très vaste et très pertinent. En effet, l’intérêt de ce domaine d’études est multiple et peut être envisagé de nombreux points de vue (psychologique, pédagogique, épistémologique…). Dans cet article, nous allons parler de deux aspects concrets: la construction de représentations de la réalité sociale et la nature des phénomènes sociaux..
Construction de la connaissance sociale
Un aspect clé de la connaissance sociale consiste à comprendre comment elle est construite.. En observant le fonctionnement du monde qui nous entoure, les gens construisent des représentations ou des modèles qui expliquent ce que nous percevons.. Cela nous aide à donner un sens à ce qui se passe en dehors de nous et à générer nos propres modèles, très utiles en tant que cadres d’action..
Cette théorie des représentations a été créée par le psychologue social Serge Moscovici. Avec eux, j'ai essayé d'expliquer que notre comportement est régi par un code commun avec lequel nous nommons et classifions tout ce qui nous arrive. C’est pourquoi ces représentations sociales nous permettent d’agir de manière "socialement acceptable" dans la plupart des situations..
En effet, les représentations permettent d'anticiper ce qui va se passer et d'agir en conséquence. Il est facile de déduire la grande valeur adaptative de notre capacité à générer et à ajuster des modèles valides et fiables. Par exemple, lorsque nous arrivons à une représentation du fonctionnement de l’électricité et des dommages qu’elle peut causer, nous écartons l’idée de mettre les doigts dans une prise.
Un aspect clé de l'espèce humaine est son environnement social. Grâce à la vie en société, nous avons pu nous adapter à un environnement hostile, malgré les déficiences naturelles de l'être humain. Il est donc logique de penser que nous devons avoir un vaste répertoire de modèles sociaux nous permettant de savoir comment agir au quotidien dans le cadre social..
Au sein de ces représentations ou modèles de société, que l’on appelle en psychologie la connaissance sociale, on peut trouver trois grandes catégories:
- La connaissance des autres et de soi-même: Grâce à notre expérience avec d’autres, nous créons des modèles nous permettant de connaître les autres et nous-mêmes. Connaître l’esprit des autres, c’est-à-dire savoir ce qu’ils en pensent nous aide à anticiper leurs actions. Des études sur la soi-disant "théorie de l'esprit" peuvent être décrites dans cette section.
- Connaissances morales et conventionnelles: le sujet acquiert les règles ou les normes qui régissent les relations qu’il entretient avec les autres. Sachant cela, nous pouvons nous adapter à notre communauté et vivre avec les autres. En ce sens, le psychologue Lawrence Kohlberg a étudié le développement de la moralité chez l'être humain.
- La connaissance des institutions: Un aspect clé de la connaissance sociale est la compréhension des rôles que les personnes occupent dans une société. Nous parlons ici de nos représentations sur le comportement d’un épicier, d’un patron, d’un représentant politique, etc. Cela nous aide à accomplir n'importe quel acte social sans avoir besoin de savoir à quoi ressemble la personne qui est devant nous, car nous connaissons le rôle à jouer..
Nature des phénomènes sociaux
Bien qu’il semble évident qu’il existe des différences entre un phénomène physique et un phénomène social, leur explication devient compliquée. Vous pouvez définir les faits physiques comme objectifs et indépendants du sujet et le social comme subjectifs et dépendants, mais d’un point de vue socioconstructiviste, cette distinction n’a aucun sens..
Une tentative pour comprendre que les phénomènes sociaux sont composés est celle proposée par le philosophe John Searle. Pour expliquer les représentations du monde social, nous introduisons trois éléments: (a) les règles de comportement, (b) l'attribution des fonctions et (c) l'intentionnalité collective.
Comme un jeu est constitué de règles, Searle dit que les institutions sont aussi. Et l’importance de ces règles est que sans elles, il ne pourrait y avoir ni le jeu ni les institutions.
Par exemple, lorsque vous jouez aux échecs, il existe un règlement qui nous dit ce que nous pouvons faire et ce que nous ne pouvons pas faire. si ces règles n'existent pas, le jeu n'aurait aucun sens. Bien la même chose arrive avec nos institutions existent dans la mesure où nous disons qu'il y a. Un exemple clair est la monnaie. Il existe des règles qui indiquent la valeur de chaque billet et dans quelles conditions sont échangées. Si elles n'existaient pas, l'argent ne serait que du métal ou du papier.
Quand on parle d’attribution de fonctions, on parle d’intention d’attribuer des fonctions à des objets ou à des personnes. On dit que les chaises sont pour s'asseoir et les fourches pour manger, mais ce ne sont pas des propriétés intrinsèques des objets: la fonction est imposée par l'être humain. Cette attribution est en grande partie collective, ce qui génère une connaissance partagée socialement de la fonction des personnes et des objets dans la société..
Et enfin, il est important de comprendre le rôle joué par l'intentionnalité collective. Cela suppose la tentative de l'être humain de partager ses croyances, ses désirs et ses intentions. Ce qui nous permet d’agir dans un cadre où la coopération est possible, réalisant ainsi la coexistence dans une société adaptative et sûre pour tous ses individus.
La connaissance sociale nous aide à comprendre et à savoir comment agir au sein de la société. Son étude a une grande valeur ajoutée et nous permet d’agir à plusieurs niveaux. Par exemple, en termes d’éducation, comprendre cela nous aide à savoir quels modèles ou quelles mesures pédagogiques nous devrions prendre pour créer une société plus juste et plus coopérative..
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