Les grecs ont appelé apolitique idiots
Il est devenu courant de dire qu'il ne vaut pas la peine de participer à la politique, car tout sera toujours pareil et il n'y a aucun moyen de le réparer.. Une bonne partie des citoyens du monde sont apolitiques, ils ne s’occupent même pas d’exercer leur droit de vote et ne veut rien savoir de ce qui est fait du pouvoir, sauf pour s'en plaindre.
À la suite de ce fil, nous soulignons un fait important: l’origine du mot "idiot". Le mot "idiot" tire son origine de la Grèce antique et était utilisé pour désigner les personnes qui ne s'occupaient pas des affaires publiques, mais seulement des sujets privés. Au début, il n’a pas eu une connotation méprisante, mais avec le passage du temps, surtout après certains événements, il est devenu un mot insultant..
"La politique est l'art d'empêcher les gens de s'impliquer dans ce qui compte pour eux".
-Marco Aurelio Almazán-
Les Athéniens accordent une grande valeur à la participation politique. Ils considéraient que c'était un devoir et un droit et chaque citoyen libre devait les exercer. C’est précisément ce qui distingue le citoyen du barbare et c’est pourquoi il incombe à l’État de veiller à ce que les sujets libres jouissent de ce privilège. Voilà pourquoi ils ont été appelés "idiots" pour ceux qui ne l'ont pas.
Le cercle vicieux de l'apolitique
Il est inquiétant que de nombreuses personnes dans le monde pensent que ne participer d'aucune manière à une activité politique est un acte de conscience.. Ils partent de l'idée qu'être complètement sceptique et rester en dehors de tout est l'attitude la plus raisonnable. Peu importe que tout ce qui est fait avec le pouvoir les affecte directement ou indirectement. Ils ont simplement renoncé à la participation.
Il est clair que la classe politique a beaucoup à voir avec ce scepticisme des citoyens. Nous vivons à une époque où nous sommes passés de la corruption clandestine à un franc cynisme. Beaucoup de politiciens ne peuvent plus être classés comme penseurs, hommes d'État ou idéologues, mais comme figures de divertissement ou de cirque. Ils ont transformé le scandale en un instrument de publicité et le mensonge en un mécanisme de travail.
Le paradoxe est que beaucoup de ces personnages restent au pouvoir grâce à l’apolitique. Rien n’est meilleur pour ce type de dirigeants que des citoyens passifs et silencieux qui se contentent de tout critiquer en buvant du café.
Les apolitiques laissent le champ libre aux groupes de pouvoir au sein d'une société. Ils n'offrent aucune résistance, ils ne répondent pas et, apparemment, ils "ne comptent pas". La vérité est que cette "absence d'action" devient un facteur déterminant pour un pays. Ceux qui répondent deviennent une minorité, souvent marginale; et ceux qui gouvernent mal le font avec la complicité de ceux qui ne s'occupent que de leurs propres affaires, oubliant qu'ils font partie d'une société.
L'individualisme et la communauté
L'individualisme radical est devenu une manière de penser et de vivre. Tout le monde pense seulement ce qu'ils pensent être le leur. Mais voici un autre paradoxe: jamais comme aujourd'hui, les individus ont eu aussi peu d'individualité. Cette somme d’îles forme une masse dans laquelle l’une n’est pas différente de l’autre et tout le monde croit penser à la sienne, mais pense comme tout le monde..
Cette masse individuelle d'aujourd'hui veut vivre dans sa propre bulle. Chacun marche avec les yeux sur son propre téléphone portable, écoutant sa propre musique, ses propres écouteurs et ses propres préoccupations qui, en général, ressemblent beaucoup à celles des autres. Et s'il n'y a pas de communauté en tant que telle, il n'y a pas de politique en tant que telle.
Le sens du collectif ne récupère que partiellement dans certaines occasions exceptionnelles. Dans un match de football, par exemple, quand tout le monde a le sentiment de soutenir la même équipe. Ou dans un concert où tout le monde chante la même chanson en même temps et se contamine mutuellement d'émotion ou d'hystérie. Là-bas, les gens se sentent membres d'un collectif, mais en même temps, ils se sentent seuls. D'où la nécessité de porter l'intensité des émotions à l'extrême.
Dans la psychanalyse lacanienne, on dit souvent que l’idiot est celui qui doit en assumer les conséquences. Celui qui subit l’effet des circonstances mais conserve une position passive devant elles. C'est l'apolitique, cette personne qui construit peut-être des liens, mais ne sait pas comment créer une communauté. Quelqu'un qui montre sa passivité comme un exploit et renonce à la liberté au nom d'un prétendu succès individuel, ignorant qu'il s'agit plutôt d'une forme d'esclavage sublimée.
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