Un je t'aime dans un portail, un au revoir dans un aéroport
Les moments les plus intenses de nos vies se produisent souvent dans les seuils les plus variés: ce portail où ils nous ont surpris avec un baiser, cet aéroport où "Je t'aime, à bientôt" ça fait plus mal qu'une blessure ou cette station où l'attente de l'arrivée de quelqu'un de spécial est gravée à jamais dans la mémoire.
Notre vie quotidienne est habitée par ces sortes de seuils physiques dans lesquels, d’une certaine manière, une charge émotionnelle élevée est concentrée.. Ce sont des voies de passage, des carrefours où les liens affectifs que nous entretenons avec quelqu'un sont obligés de se séparer ou de se reconnecter après une absence.
"Je te laisse avec ta vie, avec ton peuple, ton travail, ton coucher de soleil et tes couchers de soleil"
-Mario Benedetti-
Ce sont des moments de tout ou rien, où souvent, le risque, l’ouverture, le courage et le pas pour que cette personne se sente à l’abri avant son arrivée ou prennent dans son cœur une partie de nous même. L'être humain a toujours été quelque chose de nomade, Nous le savons tous, mais maintenant, peut-être, nous sommes un peu plus.
Le contexte social et économique nous invite déjà à explorer d’autres cartes, d’autres scénarios pour élargir les perspectives, où recycler, découvrir, voyager, expérimenter, survivre après tout… Ces impulsions vitales si nécessaires impliquent de nombreux adieux, peut-être trop. , ainsi que les retrouvailles tant attendues qui ont repris vie, ce mouvement aérien nostalgique qui semble ne jamais s'arrêter.
Les seuils physiques sont comme des témoins silencieux de la magie de nos vies. Ces scénarios "au revoir" sont des enclaves d'un grand intérêt psychologique et émotionnel dans lesquelles nous souhaitons approfondir avec vous.
Le "je t'aime" dans les aéroports
Les aéroports sont des scénarios extrêmement fascinants du point de vue psychologique. Ils sont chaotiques, immenses et bigarrés. Dès que vous arrivez, vous avez le sentiment clair d'être perdu, la précipitation est urgente, et dans le chaos des valises, des manteaux et des billets, nous essayons d'utiliser notre GPS mental pour nous guider. Cependant, c’est un lieu où les émotions cohabitent intensément, de façon cyclique et permanente. Il suffit d'éteindre les yeux de notre voyageur nerveux pour éclairer celui d'observateur serein afin de découvrir beaucoup de choses.
Le "je t'aime" Ils ne abondent pas trop, mais les regards qui disent tout. Les larmes sont communes, les yeux tremblants qui refusent de dire au revoir, ainsi que le visage de "Quel désir de te retrouver avec moi". Les parents abondent dans leur désir d'embrasser à nouveau leurs enfants. Et les grand-mères qui, bien qu’elles n’aient jamais marché sur un aéroport, ont la possibilité de dire au revoir à ce petit-fils qui va travailler très loin dans un pays qui ne sait même pas comment prononcer et où il s'attend à ce que je revienne bientôt.
Les aéroports sont presque comme la sortie nerveuse du ventre de la mère, un seuil plein de sensations intenses, parfois contradictoires, qui nous mènent à l’inconnu ou, sinon, nous ramènent à nos racines. Tourner, ils deviennent aussi des espaces de longues attentes, où l’on se sent magnétisé par les émotions des autres pour réfléchir sur soi-même..
Il n’est jamais trop tard pour laisser une chance à nos émotions. Ils ne vous ont peut-être pas appris à comprendre vos émotions, mais il n’est jamais trop tard pour les écouter et les faire comprendre intelligemment. Lire plus "Les enclaves émotionnelles de nos vies
Carl Rogers nous a rappelé à travers ses théories que les gens devraient assumer ce que nous sommes à travers les expériences que nous vivons chaque jour. Nous sommes des êtres fonctionnels, créatifs et surtout émotionnels. Si nous y réfléchissons bien, nous nous rendrons compte que chacun de nous passe sa vie à traverser des seuils, prendre des trains, voyager dans des voitures, dans des avions, entrer dans de nouvelles amitiés, entrer dans de nouveaux centres de travail, dans de nouveaux espaces. où profiter des loisirs, de la détente, de nos après-midi de consommation et de plaisir.
"Quand tu te connais à ta place et dans ton monde, la prochaine chose à faire est de faire le pas et d'être courageux"
Dans chacun de ces seuils physiques, les émotions nouvelles ou anciennes sont concentrées. C'est un cycle qui se répète comme le classique uróboros, ce serpent sacré qui mange la queue et qui représente la continuité de la vie et, à son tour, la beauté de notre cycle personnel. Maintenant, il y a un aspect sur lequel nous devons être très clairs: dans ces seuils, une grande partie de nos opportunités existe également, celles que nous ne devons pas manquer.
Un adieu est une entrée directe dans l'incertitude. Nous ne savons pas si cet adieu à l'aéroport peut devenir "pour toujours". Nous ne savons pas non plus si la distance nous permettra de maintenir cette relation avec la même illusion ou si nous aurons une autre occasion de nous déclarer, de dire "je t'aime" à quelqu'un qui est déchiré entre doute, réparation et timidité..
Le meilleur moment pour tout est toujours MAINTENANT, et les seuils physiques sont sans aucun doute une invitation directe à la sincérité, à la révélation et au courage du présent face à l’incertitude du futur. Si la vie ressemble à un uróboro magique et à un cycle perpétuel de réceptions et d'adieux, Que ce soit toujours l'amour qui donne sens à ce mouvement magique.
L'amour est l'apprentissage de notre vie. Leo Buscaglia dans son livre "Réflexions sur l'amour" nous donne l'occasion de nous arrêter et d'apprendre d'autres manières d'aimer, à partir du sens de l'amour. Lire plus "Images courtoisie de Jean Pierre Gibrat